Interview

• Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

  Je serais tentée de tout vous raconter. Mes filles se moquent de moi, car je suis capable de me promener et de tomber soudain sur une bouche d'égout que je trouve incroyable. Je m'arrête pour prendre une photo et mes filles me disent : « Tiens, maman, tu penses toujours à la broderie. » Du coup, je suis très curieuse.

• Comment la tradition et l’innovation interagissent-elles dans votre travail ?

  Je dirais que nous ne sommes pas limités en termes de techniques, qui sont très variées. Il est donc possible d'innover, de prendre la matière première et de créer quelque chose de nouveau. Les applications de cet artisanat sont si nombreuses qu'on peut vraiment dire qu'il n'y a pas de limites.

• Qu’est-ce que vous aimez le plus dans ce que vous faites ?

  Je sais que le jour où je déciderai d'arrêter, il y aura encore des choses que je n'aurai pas explorées, des techniques ou de nouveaux matériaux que je n'aurai pas testés. J'ai donc la chance de ne jamais m'ennuyer. C'est ce qui fait de ce métier une véritable passion pour moi.

• Pouvez-vous choisir un moment mémorable de votre carrière professionnelle ?

  Si je ne devais retenir qu'un seul moment, ce serait la pièce unique que j'ai réalisée pour Cartier avec mon ami Philippe Nicolas, et qui a finalement été exposée au Grand Palais à Paris. C'était une pièce tout en or noué, une technique du XVe siècle, qui représentait la Vierge et l'Enfant.